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INDE | MES PREMIERS PAS À DELHI EN TANT QUE FEMME SEULE


...



J'arrive seule en Inde


Je rêve d'aller en Inde depuis tant d'années.


Et finalement, c'est aujourd’hui.


Au départ du Laos, il y a cinq jours, les chemins de Romain et moi se sont séparés. J'ai poursuivi le voyage par 3 jours à Bangkok avant de finalement rejoindre Delhi.


J'ai toujours voulu aller en Inde, mais je ne m'imaginais pas que ma première fois serait seule.


Je n'ai pas peur. Je suis stressée.


Stressée des histoires que j'aie pu lire des femmes seules en Inde à cause de la mauvaise réputation que les médias peuvent nous faire croire de cette destination.


Comme toujours, j'essaye de ne pas trop écouter. J'aime mieux me rendre sur place et faire mon propre avis.


Cela étant dit, j'ai tout de même lu plusieurs cruautés avant d'y arriver et le travail mental a déjà commencé il y a plusieurs jours.

Avec du recul, mon passage à Bangkok était nécessaire. Une petite acclimatation à se retrouver seule dans un pays inconnu. Retrouver ses repères, reprendre confiance en soi-même.


À partir d'ici, il ne s'agit que de moi.



Old Delhi

Old Delhi



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Le dépaysement commence à l'aéroport de Bangkok.


4 étrangers et moi à travers les Indiens. Dans une situation si banale, faire la queue à l'aéroport, j'ai la patate qui palpite. Je n'ai pas peur d'eux, je sais qu'il ne va évidemment rien m'arriver présentement, mais la vérité me frappe en pleine face, je m'envole pour Delhi. Seule.


Depuis deux jours j'ai mal au cœur. Est-ce le stress? Peut-être, mais en tout cas c'est bien là présentement.


L'attente a tellement été longue à la sécurité, que je n'ai finalement plus beaucoup à attendre avant que l’embarquement soit annoncé.


Premier contact avec un Indien. Un homme me regarde surpris, le sourire en coin, et me dis; tu vas en Inde?


Mmmm. Oui...


Dans l'avion à côté de moi sont deux Indiens âgés. Ils sont très gentils et me partagent des conseils sur leurs pays. Ils me donnent même leur numéro de téléphone au cas où mon copain et moi aurions besoin de quelque chose. Parce qui oui, mon copain est déjà à Delhi depuis une semaine. Il m'attend impatiemment à l’hôtel.


Si seulement!

Mon copain imaginaire est une façon de me protéger. Sûrement pas nécessaire, mais c'est sorti de ma bouche naturellement lorsqu'ils m'ont demandé si j'étais seule.


Au fil de la conversation, j'oublie à plusieurs reprises que j'ai un copain aux gros muscles qui m'attend sagement à l’hôtel. M'ont-ils cru ou démasqué mon jeu? Je ne le saurai jamais.



Détails des monuments de Delhi



La sortie de l'aéroport a été longue et laborieuse. L'obtention de mon visa que j'avais fait au préalable en ligne a été efficace, tandis que l'attente de mon sac était interminable. Je voyais la nuit qui tombait dehors et je voulais juste rejoindre mon auberge de jeunesse avant qu'il fasse trop noir.


| Faire son visa en ligne ici.


Sac en main, je rejoins l’autre côté. Premièrement retiré de l'argent dans un ATM. Un travailleur me propose de le suivre vers un autre endroit où je peux retirer de l'argent sans faire la queue. J'arrive devant un comptoir où ces hommes (sans ATM) veulent je ne sais quoi. Je prends mon courage, sors mon sourire confiant et dis non merci c'est pas ce que je veux avant de retourner vers la file que je souhaite attendre.


J'ai l'argent. De l'argent. Je n'ai aucune idée combien je viens de retirer, mais comme j'ai une grosse pile de billets bruns, je me dis que ça devrait aller.


| Le billet brun est de 500 roupies indiennes, soit 8 dollars canadiens et 5 euros.


Étape 2, acheter une carte SIM. Je tiens absolument à avoir une carte SIM pour pouvoir appeler quelqu'un dans le taxi (montrer que mon chum aux gros muscles m'attend à l’hôtel) et mettre le GPS pour être certaine que mon chauffeur m’emmène bien là où je souhaite.


J'ai la carte sim, mais pas de connexion. Je dois patienter deux heures avant d'appeler au numéro qu'il m'a écrit sur un bout de papier avant de faire l’activation. Snif, je vais devoir faire confiance.


| L'opérateur téléphonique est Airtel.



Mosquée Jama Masjid Delhi

Mosquée Jama Masjid



La sortie de l'aéroport est assez perturbante. Des tonnnnneeees d'Indiens en tenue traditionnelle bouchonnent le passage. Je ne dis pas que les Indiens sont épeurants, ce qui est épeurant est de te retrouver face à une différence de culture énorme et de devoir y foncer seule.


Je décide de prendre le service d'un taxi prépayer. Comme, autant les hommes au bureau que le chauffeur connaissent ma location, je me dis que c'est plus sécuritaire.


Quoi qu'il faille une bonne heure avant de rejoindre mon auberge de jeunesse, la route se passe bien. Il fait noir, ce que je ne voulais pas, mais je ne suis pas déstabilisée.


Pour comparer, l'arrivée au Népal 3 mois plus tôt était beaucoup plus choquante. Autour de moi il y a beaucoup de gens, des chiens, des klaxons surgissant de tous les côtés, beaucoup de circulation épeurante, mais il y a de vraies routes. De grands axes sans trous qui rendent le trajet «normal».



Old Delhi



J'arrive à l'Hosteller, mon auberge de jeunesse, en vie. J'ai fait ma réservation ici, car j'y avais lu de bons commentaires sur la sécurité.


| L'auberge de jeunesse The Hosteller ici.


À ce moment je suis affamé. Il est 21h30 et je n'ai pas mangé depuis 11h. Je me dépêche à faire le check-in (long et chiant) qu'ils me demandent de faire en ligne et je m'assure qu'il y a un restaurant sur place (parce que oui, ce soir je préfère ne rien manger que de partir m'aventurer dans la noirceur des rues de Delhi).


À mon grand bonheur, le restaurant est ouvert. Je me rends à mon dortoir qui put le renfermer y déposer mon sac et redescends aussitôt commander de la nourriture.


En attendant ma commande, je me dépêche d’appeler mon copain qui ne m'attendait pas à l'hôtel (snif) et mes parents pour leur dire que je suis bien arrivée en vie. Je n'ai pas donné de nouvelle de toute la journée parce que même à Bangkok, je n'arrivais pas à me connecter au wifi.


Leur parler me fait du bien. Je peux au moins partager ce que je viens de vivre. Je peux leur dire que je suis qu'entourée de garçons indiens présentement. Je n'ai rien contre les Indiens ou les hommes, bien évidemment, mais j'aurais bien apprécié une compagnie féminine.


Je souhaite enfin activer ma carte SIM, mais merde, je ne trouve plus le papier avec le numéro de téléphone. Je suis dégoûtée, enragée. C'était mon moyen de m'autorassurer et là je pense que je vais devoir retrouver un kiosque dans la ville pour en acheter une nouvelle.


Il est tard, je suis épuisée, je rejoins mon dortoir de fille où finalement deux Indiennes s'y trouvent. Deux Indiennes qui m'ont fait ch*er pendant plus d'une heure à parler au téléphone alors que j'essayais de dormir. J'aurais bien écouté un épisode de quelque chose sur Netflix, mais comme le wifi ne fonctionnait pas (un fait assez déprimant quand tu es sans compagnie et que tu veux te divertir un peu) j'ai tourné dans tous les sens avant de trouver le sommeil.



Old Delhi

Old Delhi



Pendant la nuit, j'ai eu une illumination. Tout d'un coup, les yeux fermés, j'ai vu le numéro de téléphone d'activation à la carte SIM écrit sur le même bout de papier que j'ai perdu.


Comment s'est arrivé, ou même possible, j'en ai aucune idée, mais je suis bien reconnaissante de m'en souvenir en me réveillant ce matin.


5h am je suis debout. Je descends au restaurant pour ne pas réveiller personne et je tente ce mystérieux numéro qui aurait bien des chances de ne pas fonctionner. Et guess what? Il marche! Bon, il m'a fallu une bonne demi-heure avant de comprendre comment faire fonctionner la carte, mais j'y suis arrivée.

5h30 du matin. Je ne sais pas ce que je fais aujourd’hui, je ne sais pas ce que je fais de mon cas un peu démoralisé présentement.

J'ai un peu la boule au ventre, un peu la larme à l'œil. Je me sens seule.


Je ne m'imagine pas sortir de l'auberge, prendre les transports en commun et aller explorer. Mais je n'ai pas envie de rester enfermée non plus, je sais que je vais déprimer. J'ouvre mon ordinateur et me dirige sur le site de Viator que je connais de nom, mais jamais testé auparavant. C'est une plateforme de tour guidé à l'international, je me dis que ça doit être fiable.



Old Delhi



À 9h, je n'ai toujours pas mangé parce que le café de l'auberge ouvert de 6h à 9h est encore fermé... (merde le genre de truc qui me frustre), Soni vient me chercher. Il sera mon guide pour la journée.


Soni est grand, chic avec sa chemise et ses lunettes fumées. Pas du tout le look qu'on peut imaginer quand on pense à un Indien. Mais ici, c'est le New Delhi et cette nouvelle partie de la ville créer en même temps que la ville est devenue capitale en 1947, n'a rien à voir avec le chaos du vieux Delhi.


Ma stratégie est d'explorer cette nouvelle partie aujourd'hui. De prendre des repaires, de comprendre comment la vie tourne un peu ici.


Mais avant de partir à l’exploration, je reviens sur notre connaissance. Comme décris, lui semble très sûr de lui et moi je ne veux pas donner l'impression que je suis stressée. Je veux paraître confiante. J'enchaîne directe avec des questions et des sourires relaxe. M'avait-il démasqué? Comprenait-il que j'étais en panique? Haha, un autre fait dont je ne saurai jamais.

Pendant un peu plus de 4 heures, j'ai donc exploré le New Delhi avec Soni et notre chauffeur. Les tombes d'Humayun non identifiées qui reposent dans un complexe magnifique, la fameuse India Gate, un mémorial aux 84 000 soldats morts pendant la Première Guerre mondiale, la maison de Gandhi transformée en musée et les jardins de Lodi, un endroit vert et relaxant hors du tintamarre de Delhi.


J'ai rapidement compris que je n'avais rien à craindre avec eux. Ils sont professionnels, gentils et protecteurs.


| Mon excursion d'une demi-journée dans le New Delhi ici.

À mon retour à l'auberge, je suis tristounette que ce soit déjà terminé. J'aurais aimé continuer à explorer Delhi.


Après avoir fait une petite sieste (crevée de toutes ces émotions, il faut croire), je m’empresse de réserver une autre visite pour demain.



Tombes d'Humayun, New Delhi

Tombes d'Humayun, New Delhi



6 heures, j'ai les 2 yeux grands ouverts. Je sors de la chambre pour travailler à l'ordi sans ne réveiller personne (n'est-ce pas madame qui parlait encore au téléphone en plein milieu de la nuit!?). Je suis honnêtement impatiente de retourner visiter Delhi. Comme mon baptême a été fait hier, je me sens plus sûr de moi. Je ne me sens pas stressée du tout, juste enthousiaste.


Mona mon guide arrive à la réception de mon hébergement. Il me semble plus, jeune, plus dynamique et plus simple que mon surconfident guide d'hier. Il s'introduit pendant quelques minutes sur lui, ses études et notre journée d'aujourd'hui. J'aime ça. Il prend le temps de me mettre en confiance.


Il ne faut que quelques minutes pour que la chimie embarque.


Surprise, aucune voiture ne nous attend. Nous allons rejoindre le vieux Delhi par le métro de la ville. Ok cool, je vais découvrir la vraie vie! Étonnamment, le métro est super bien structuré et propre. On pourrait me dire que je suis à Montréal ou à Londres et j'y croirais.



Mosquée Jama Masjid



Nous apprenons à nous connaître dans les transports sous terrain pendant quelques minutes avec que l'on rejoindre l'autre monde. Il me prévient. Nous allons sortir du métro, monter les marches, et ce ne sera plus le Delhi que j'ai connu hier. Comme de fait, nous montons les marches à la sortie du métro et tranquillement le sourire commence à s'étirer jusqu'à mes oreilles à entendre le bruit des klaxons de voitures.


J'ai finalement la calque. Je ne suis bel et bien plus en Asie du Sud-Est, mais bien au cœur de l'Asie dans le Chandi Chowk.


La scène change. Elle ressemble beaucoup plus à Katmandou au Népal. Les gens s'agitent dans tous les sens, les fils électriques pendent de partout et les bruits m'étourdissent. Des barbiers sont au boulot installés à même le sol sur de petits coussins au milieu du trottoir, d'autres servent du thé masala fait directement sous le soleil chauffant, de vieilles dames vendent des bouts de bois (Neem stick) à titre de brosse à dents. L'odeur de l’encens est enfin de retour.


Nous remontons la rue jusqu'à la mosquée de Jama Masjid, une des plus impressionnantes de l'Inde, avant de prendre un Rickshaw jusqu'à Khari Baoli, le plus grand marché d'épice en Asie. Dans cette agitation tout aussi dépaysante, je découvre la rue des épices de chili où tout le monde éternue à cause de l'odeur forte. C'est assez comique.


| Mon excursion d'une demi-journée dans le Old Delhi ici.




Old Delhi



La journée de visite tourne déjà à sa fin et, encore une fois, j'aurais aimé que ça dure plus longtemps. J'aurais pu rester des heures sur place à regarder la scène irréelle qui tournait devant moi.


Avant que Mona me raccompagne chez moi, nous arrêtons manger dans un restaurant typique végétarien, le Sarvana Bhawan. On fait la queue pendant un bon 20 minutes avant d'avoir notre tour à table. Un veg Thali délicieux et énorme!


Je n'ai pas pu souper ce soir tellement ce repas m'avait rempli la bedaine. Et oui, les intenses épices du plat ont affecté mon estomac! Ça ne sera pas facile dans l'auto demain pendant 3 heures de temps si j'ai ces urgents besoins d'aller aux toilettes, si tu vois ce que je veux dire.


Parce que oui, demain j'irai voir... le Taj Mahal! Avec Mona. Comme nous nous sommes bien entendus et que je lui fais complètement confiance, j'ai passé par lui pour réserver ma visite de l'emblème du pays, la 7e merveille du monde.


| N'hésite pas à me contacter ici si tu veux les coordonnées de Mona.



Détails de Delhi



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J'espère que tu as aimé cet article sur mes premiers ressentis en tant que femme solo en Inde.

Je suis passée par à peu près toutes les émotions lors de mon séjour de 4 nuits à Delhi. La tristesse et le stress, principalement au début, pour finalement arriver à ne plus vouloir quitter.

Voyager seule, c'est ça.


C'est des émotions filantes à dix milles à l'heure.


Le plus difficile est d'arriver à les contrôler. Sans maîtrise, il est trop facile de passer à côté des plus grandes joies du voyage solo enfermé dans sa chambre de dortoir.


Voyager c'est l'école de la vie.



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Namaste,


Marie


Sur mes traces, sur les leurs, mais surtout surtout sur les tiennes. 

 

Dans le but d'inspirer ton cheminement par des modes de vie différents, des destinations vibrantes et des aventures bouleversantes.

Marie-Ève Aubertin

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